Audio Analogue Puccini Anniversary : mes impressions d’écoute

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Après plusieurs semaines de tests, d’associations et d’écoute, l’Audio Analogue Puccini Anniversary a gagné sa place au magasin ! Pour dire un mot  du design, celui-ci est sobre et classe, il s’intègrera facilement dans votre environnement, avec au choix une finition noire ou Silver.

 

 

 

 

 

A l’arrière de l’appareil on remarque d’emblée les très belles bornes HP, très qualitatives et offrant en particulier un très bon serrage sur les fourches. la disposition des connecteurs des entrées nous renseigne aussi sur la conception symétrique de l’appareil, les 4 entrées Droite RCA, plus 1 XLR regroupées d’un côté, et les entrées Gauche en miroir de l’autre côté. En ouvrant l’appareil, on note la qualité de la réalisation : outre le solide transformateur de 700 VA, on apprécie la qualité des circuits imprimés, des résistances et des condensateurs utilisés, le câblage spécifique vers les bornes HP en monobrin de pureté 7N, on ne peut pas rater non plus les dissipateurs des transistors de puissance, inhabituellement épais, avec à la clé une très grande stabilité mécanique et en température. Et pour le coup c’est vrai que le Puccini chauffe peu.

Alors qu’est ce que ça donne à l’écoute ? La première impression est un ressenti de douceur, de fluidité, la musique coule, sans rien qui accroche, en totale harmonie. Et c’est finalement ce qui caractérise le mieux cet appareil. La justesse, l’équilibre, et l’absence de toute crispation dans la zone médium est tout à fait remarquable. Les voix sont restituées avec un rendu réaliste, naturel, avec un excellent respect des timbres. L’équilibre tonal ne révèle ni mise en avant, ni zone en retrait, les extrêmes sont bien là mais toujours intégrés à l’ensemble. L’aigu est étendu et précis, avec une belle matière et une belle richesse dans les textures, mais sans jamais se faire entendre en temps que tel. On devine que le Puccini respecte particulièrement bien la répartition harmonique, sans l’altérer ou la simplifier, ce qui donne cette sensation de totale cohérence à l’écoute. Concernant le grave, ce n’est certes pas l’ampli le plus démonstratif que j’ai entendu, mais attention, il a la pleine capacité de restituer les premières octaves avec la force et la rapidité nécessaire, simplement il n’en fait pas trop, il n’y a absolument rien de systématique ou de répétitif dans ce grave, qui est toujours juste, et finalement peut-être assez proche de la “réalité”. Pour finir sur l’équilibre tonal, celui-ci est ressenti comme totalement cohérent et naturel, sans se poser aucune question, avec à la fois de la matière dans toutes les zones du spectre sonore, et en même temps une très agréable sensation d’aération. Un de ses gros points forts est la lecture très raffinée, élégante, juste et apaisée de l’ensemble du registre médium. Pour être précis et éviter les malentendus, cette performance sur la zone medium ne rime pas avec coloration, il n’y a absolument rien de trop chaud ou trop sucré, c’est juste à sa place, propre et cohérent de bout en bout. Concernant la rapidité et la dynamique, le Puccini vous embarque dans la rythmique des morceaux sans jamais entrer dans la démonstration, mais cependant sans inertie, avec une restitution réaliste des impacts, et à la fois une belle finesse sur les micro-détails, attaques et fins de notes, bruits d’ambiance. Certains amplis seront perçu comme plus démonstratifs, mais le Puccini fait cependant toujours preuve du sens du rythme et de l’échelle, il suit le flux musical avec agilité et élégance. Associé aux Nel ou Nel Ultime, de rendement somme toute modéré, il ne donne jamais la sensation de peiner tant que l’on reste à des niveaux d’écoute “raisonnables”. La scène sonore quand à elle se déploie avec aisance tant en largeur qu’en profondeur, la scène utilise tout l’espace avec une précision appréciable, mais surtout avec un rendu très lié : comme sur un live, vous percevez les voix et instruments chacun à leur place, mais également liés par l’ambiance commune du lieu. Sur l’album “Amused to death” de Roger Waters, on ressent cette “continuité” de la scène sonore même bien au-delà du champ des enceintes : Sur l’intro de “Three wishes” on la la voix qui sort, non pas éthérée, mais bien matérialisée totalement hors champ des enceintes (à 1,50 m à gauche de l’enceinte gauche, mais aussi 2 mètres en avant du plan des enceintes), tout en restant liée à l’ambiance musicale qui s’épanouit entre les enceintes. Cela procure une immersion très réaliste en 3D, vraiment excellent !

De manière générale, on retiendra un excellent respect des textures et des matières, une crédibilité dans les timbres, l’établissement et l’extinction des notes, les dimensions des voix et instruments et leur empreinte dans l’espace. En découle une sensation de naturel, d’aisance, et au final, on profite d’une écoute facile dans le bon sens du terme, une musique que l’on comprend sans faire d’effort, qui coule sans effort, toujours avec élégance, mais avec aussi de la force quand il le faut. A la minute ou j’écris ces lignes je suis totalement enveloppé dans la restitution de “It’s a miracle” sur le même album de Roger Waters, . Le Puccini a cette capacité à vous immerger dans l’ambiance musicale, sans intellectualisation…

Quelque-chose d’inhabituel s’est passé lors de cette période de test, je l’ai associé aux enceintes 3 voies Nora pour tester ses limites, et là, surprise, là ou beaucoup d’autres appareils de cette tranche de prix avouent d’une manière ou d’une autre leurs limites, le Puccini s’est encore plus révélé : plus de force, plus de dynamique, plus de densité dans la scène sonore, timbres encore plus fins, ambiances encore plus palpables… Absolument pas de frustration à l’écoute, tant que l’on ne force pas trop le volume. Clairement, même si le Puccini ne dévoile pas le plein potentiel des Nora, sur la très grande majorité des morceaux à volume confortable, on prend un vrai plaisir à l’écoute, sans aucune frustration, ce qui n’est pas si courant. Ce point est pour moi révélateur de la finesse de mise au point de cet amplificateur, visiblement très aboutie !

Au final, ce Puccini Anniversary est un superbe amplificateur, sans aucun doute conçu plus pour les vrais amoureux de la musique que pour les audiophiles extrêmes : En effet, on le ressent à l’écoute, sa grosse alimentation, son refroidissement surdimensionné, et sa conception toute entière n’est pas conçue pour obtenir les meilleurs chiffres, ni le plus haut volume sonore, mais pour extraire le maximum de raffinement et de plaisir à l’écoute. Sa plage d’utilisation en termes de puissance permet des écoutes à volume soutenu dans un salon, mais Il n’est pas spécialement conçu pour animer des soirées, ce n’est pas le performer suprême au strict sens du terme, d’ailleurs il apprécie moyennement d’être sollicité sur les derniers watts… Mais quel plaisir ressenti à son écoute ! C’est un appareil avec lequel on a envie de passer du temps, qui ne fatigue pas, dont on ne se lassera pas facilement. Il va sans dire que, au vu de ses qualités et du soin apporté à sa conception, il mérite que l’on prenne soin des associations avec les enceintes, les sources et (surtout) le câblage. Concernant l’association avec les enceintes, le Puccini ne les dopera pas dans le grave, mais ne les castrera pas non plus, alors il vaut mieux choisir des enceintes bien calibrées sur ce point si on veut un rendu final neutre. Il s’accommode de sensibilités moyennes sans problème, mais il en donnera un peu plus si on dépasse les 87 dB…

Ecoutes réalisées avec Auralic Aries G1, Atoll DAC300, enceintes Joy, Nel, Nel Ultime, Nora, câblage Absolue Créations.