Intégré L-507Z : Impressions d’écoute

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Toujours à la recherche de belles électroniques, et de belles marques, afin de vous concocter les systèmes les plus optimisés et les plus musicaux, nous nous sommes intéressés à cette très belle marque qu’est Luxman ! Le moment n’est pas qu’un hasard, coïncident en effet l’arrivée des versions EVO de la gamme d’enceintes T&T avec la sortie de la nouvelle série Z de Luxman… avec un bon feeling sur l’association des deux… Nous voici donc avec le L-507z en rodage à l’auditorium, rodage qui va nécessiter 4 bonnes semaines de fonctionnement non stop, ordre de grandeur auquel nous sommes habitués. Ce n’est pas que l’on ne peut pas apprécier certaines qualités avant ces 4 semaines, mais la liberté d’expression, la cohérence, l’extension dans le grave, la fluidité dans le haut-médium notamment ont besoin de ce temps pour que tout soit parfaitement cohérent et homogène.

En attendant la fin du rodage, faisons un petit tour du propriétaire… La toute première impression est celle d’une qualité de fabrication qui peut être qualifiée de parfaite, tant le moindre détail est réalisé avec un soin et une précision extrême. Que ce soit le chassis en lui-même, les commandes, la connectique, les iconiques vumètres, l’aspect visuel et le toucher fleurent le très haut de gamme ! On peut regarder l’appareil sous tous les angles, le finition est absolument sans reproche.

Commençons par la face avant, Ou l’on retrouve 2 sélecteurs rotatifs de part et d’autre des emblématiques vumètres : 1 pour la sélection des sources et un pour le réglage de volume, tous deux très qualitatifs au toucher. On trouve ensuite les réglages de balance et de tonalité, que l’on peut bypasser avec la touche “Line Straight”, qui restera enclenchée pendant toute la durée du test. On trouve ensuite une touche “Mute”, une touche MM/MC pour le pré phono embarqué, et une touche “Separate” en cas d’utilisation en ampli de puissance. On trouve enfin pour terminer un sélecteur pour alimenter 2 paires d’enceintes (séparément ou simultanément) et 2 entrées casques, une en 6,3 mm et une en 4,4 mm.

En face arrière, on remarque une prise IEC sans terre, qui explique peut-être en partie les réactions aux câbles secteur différentes de la majorité des électroniques, mais nous y reviendrons. En termes d’entrées, nous avons droit à 4 entrées ligne RCA + l’entrée phono, et 2 entrées XLR, de quoi satisfaire tous les utilisateurs ! Nous trouvons également une entrée “Main In” pour l’utilisation en ampli de puissance et un Rec Out. enfin 8 bornes isolées permettent de connecter 2 paires d’enceintes.

Mise en oeuvre

Je vais insister encore sur l’indispensable période de rodage de 500 à 600 heures de fonctionnement avant de faire une évaluation sérieuse. En termes d’installation, la qualité de ses pieds ne pousse pas à l’optimisation anti-vibratoire : positionné sur un meuble de qualité, on n’en ressent pas le besoin, et les quelques essais menés apportent certes des changements, mais n’améliorent pas forcément l’équilibre général de manière significative. En ce qui concerne le câblage, le Luxman ne réagit pas forcément comme la majorité des électroniques et il sera important de bien travailler les associations (surtout en câble secteur et modulation) pour qu’il donne le meilleur de lui-même et que l’on arrive à ce sentiment de parfaite cohérence. Ceci dit, les meilleurs mariages ne se font pas forcément avec des câbles hors de prix, une bonne nouvelle pour le porte monnaie. En termes de dégagement de chaleur, le L-507z chauffe sans excès, même fortement sollicité. Il devra simplement bénéficier d’un espace suffisant au dessus pour que les grilles puissent dissiper naturellement la chaleur.

Ecoute

Nous avons testé le L507Z sur les enceintes Joy Extrême EVO, Nel Ultime EVO et Nel Extrême EVO. En termes de sources, nous avons utilisé le lecteur CD D-03X de la marque, et également le lecteur réseau Rose RS130 sur les DAC Sonnet Morpheus et Soulnote D-2. Nous avons également réalisé quelques écoutes en vinyle avec notre Rega P8/apheta 3 directement connectée au L-507Z.

Cela devient difficile de décrire ce que l’on entend et ce que l’on ressent sans se répéter, quand on a affaire à des électroniques qui ont su nous séduire…

Je vais donc essayer de traduire ce qui identifie le mieux le L507-Z par rapport aux autres électroniques de cette gamme de prix. La première chose qui saute aux oreilles, c’est cette rapidité, cette agilité, cette absence d’inertie, avec une zone médium qui bénéficie d’un très beau détourage et d’une lumière particulière. Cela fait indubitablement penser à une écoute type “Classe A”, mariée à une expressivité vraiment réjouissante ! Cela amène une très belle présence des voix et des instruments, une dynamique communicative, avec un feeling instantané de l’espace, les voix et les instruments s’expriment sans frein dans l’espace, on a droit à bien une scène sonore pleine, dense, et non pas une juxtaposition d’instruments un peu éthérés. En parlant de scène sonore, celle -ci se déploie de manière réjouissante dans les 3 plans, mais on note une liberté particulière sur le plan vertical, avec un épanouissement et une liberté vers le haut que l’on rencontre rarement dans cette zone de prix. Le L-507z ne s’excuse pas d’être là, il prend la place et il le fait très bien ! Il procure une transparence de très haut niveau, on a accès aux ambiances, aux micro-détails sans avoir à faire d’effort, la présentation est très riche, avec une dynamique remarquable tant sur les montées en puissance que sur les tout petits signaux.

Je me suis quand même demandé si on n’allait pas arriver à un peu d’agressivité ou de stress sur des morceaux très chargés et sur des voix et prises de son très exigeantes (Sur des chanteuses lyriques ou sur du Beth Hart, Rachel Ferrell ou Adèle par exemple)…Et bien non, absolument pas ! Le 507z impressionne par sa capacité à retranscrire de manière naturelle et sans stress les passages les plus complexes et les plus crus parfois : même à fort niveau, la dynamique s’exprime sans contrainte et sans que l’on sente de crispation : encore une fois exemplaire dans cette zone de prix !

En termes de puissance, on ressent une réelle facilité, une dynamique sans tassement : il y a de la vie, du peps et de la réserve ! ça se ressent à la fois sur la dynamique et sur l’ampleur de la scène sonore. Il drive les Nel Extrême EVO avec une facilité déconcertante, et du coup on écoute en toute décontraction, avec à la fois une restitution très vivante, très libre, entrainante et toujours facile. L’écoute à niveau domestique est d’un confort remarquable, tout en profitant pleinement de la dynamique. Un mot sur le registre grave, ou le 507-Z se retrouve avec les meilleurs, avec un dosage intelligent : il ne cherche pas forcément la performance extrême sur la première octave, mais à mon sens il vise le bon compromis qui fera mouche dans la majorité des cas : il ne faut pas oublier que la pièce d’écoute va largement contribuer aux performances dans le grave, et qu’on est dans ce domaine toujours dans un compromis ! Sur le Luxman, pas de sécheresse ou d’emphase systématique, l’ampleur est bien là lorsque nécessaire et le haut-grave reste lisible dans toutes ses nuances, avec un niveau de contrôle que l’on peut qualifier d’excellent. C’est un appareil évidemment très “musical”, si l’on peut employer ce mot qui ne veut pas dire grand chose, on n’en attendait pas moins de la marque. Mais il est plus que ça : au delà du respect des timbres, de la générosité spatiale, de l’échelle des instruments, du rendu des ambiances, il amène de la vie, de l’expressivité, du plaisir !

Un mot sur l’entrée phono, testée en MC, qui donne de très bons résultats, avec un équilibre manifestement très travaillé : l’écoute est à la fois pleine et vivante, on a à la fois la matière et l’aération, du détail, avec un niveau de bruit manifestement très bas. Mais encore une fois, par dessus tout, on ne se pose pas de questions, on se sent immédiatement confortable dans l’écoute. Nous aurions certainement pu aller plus loin avec la P8/Apheta 3, mais il faudra débourser à minima 3000 à 4000 € dans un pré phono pour créer la différence ! Cet étage phono est donc un vrai point fort dans une machine à moins de 10 000 €.

Alors pour qui ce L-507 Z ?

Et bien pour ceux pour qui la musique doit être libre, vivante, avec un ressenti réaliste de l’interprétation. Chaque marque a évidemment sa “patte”, et Luxman a réussi une alchimie très réussie avec ce 507-z ! En plus des qualités musicales dont on a parlé, c’est un appareil particulièrement complet, magnifiquement construit et fait pour durer. Une valeur sûre, donc !

Nous n’avons aucune faiblesse ou bémol à signaler, le seul point d’attention devra être sur les associations avec les câbles et les sources (si on sort de la marque Luxman) : si on y est attentif, alors le résultat est de très haut niveau, pour un plaisir qui ne s’évanouira pas dans le temps. Le rapport qualité/prix est au niveau de ce qui se fait de mieux.

Il va sans dire que le L-507z est en écoute permanente à l’auditorium !